19 janvier 2007

Héros Ordinaires?

Hier soir j'avais commencé à écrire un message sur mon blog, mais n'ayant plus les idées très claires après 2 heures de sport, mon cerveau a connu une "erreur fatale"... et au lieu de publier ma prose, ben je l'ai effacée... Du coup je recommence ce soir, avant d'aller faire ma lessive...

Pour une fois je ne vais pas parler de ma vie aux USA, mais de la France, ou du moins d'un article parut dans Libé du 15 janvier et de son "droit de réponse" 3 jours plus tard. Le premier que je vous laisse découvrir en cliquant ici apour intitulé "Une overdose de héros" a été écrit par un "journaleux" M D. Abiker. Il faisait suite à une campagne de sensibilisation au cancer orchestrée par l'INCa (Institut National du Cancer) sur le thème "2 millions de héros ordinaires", faisant parler ces anonymes, ces gens "ordinaires" qui ont eu un jour à faire face à la maladie. L'objectif de cette campagne n'est ni plus ni moins de faire changer l'image de la population sur cette maladie, sur ces cancers. Aujourd'hui, bien trop souvent, le commun des "mortels" associe cancer avec mort inéluctable, fin de Vie (sociale, familiale, personnel) , avec fond du trou /déprime... or ceci est non seulement de moins en moins vrai, mais voire carrément faux dans nombre de cas.

M. Abiker est sans doute quelqu'un d'ordinaire, sûrement pas un héros. Il fait partie de cette population pour qui le "cancéreux" est tout sauf un héros, plus sûrement un "anti-héros". Son argumentaire? le voici
D'abord le cancéreux a la trouille, quand le héros n'a peur de rien (ou seulement que le ciel ne lui tombe...). Le cancéreux ne pense qu'à une seule chose, sauver sa peau, quand le héros sauverait bien celle des autres. Le cancéreux baise moins, quand le héros se tape Money Penny. Le cancéreux s'affaiblit, quand le héros est fort. Le cancéreux a la voix qui tremble quand il demande «C'est grave, docteur ?», alors que le héros dit «Quoi de neuf, docteur ?» avec un air rigolard et des dents qui rayent le parquet. Le cancéreux perd ses cheveux, quand le héros les a longs et blonds (à moins de s'appeler Kojak). Le cancéreux meurt dans Urgences, quand le héros joue dans la série. Le cancéreux vit allongé, quand le héros vole, s'agite, fait du sport.


En lisant cela mon sang n'a fait qu'un tour. D'abord parce que dans mon cas personnel, je n'ai jamais agit ainsi... j'étais plutôt du genre à dire "Quoi de neuf Dr?". Puis j'ai eu une pensée pour tout ce que je connais, que j'ai connu qui ont eu à vivre avec cette maladie, ou pour qui tout n'est pas encore résolu... J'ai noté que dans la plupart des cas, chacun d'entre nous mets en place une stratégie de défense, de combat pour lutter contre le "crabe", que certes nous ne sommes pas de Bruce Willis dans un des "Die hard"... mais notre combat est tout aussi honorable dans la mesure où il s'agit de sauver une vie: la notre. D'ailleurs, je trouve qu'il n'y a pas assez de "héros ordinaires", car les donateurs de sang, de plaquettes et bien sûr d'organes sont aussi des "héros ordinaires", sans qui notre combat serait vain.

Je ne vais pas en faire des tonnes là dessus car le droit de réponse ecrit par Damien, ami de longue date pour qui j'ai beacoup de respect en raison de son engagement pour faire changer l'image du cancer avec JSC, est tout simplement parfait et correspond exactement à mon sentiment.

Pour finir, je ferai juste un petit commentaire sur la campagne de l'INCa... Je la trouve très belle, juste, refletant les peurs de chacun, mais aussi des vérités... et surtout que tous, peu importe la maladie, aspirent à une "normalité". Mon seul regret est de ne pas voir de témoignage d'enfants car, eux, ne sont pas des "héros ordinaires" mais des "Héros Extra-ordinaire" car il n'y a rien de plus dur que de se battre contre quelque chose que l'on ne comprend pas, que l'on ne voit pas et pour lequel il n'y a que des mots pour les grands pour expliquer...

Le cancer est une chose qui nous rend plus fort et qui nous fait apprécier la VIE à 100%, chose que vous ne devait pas connaitre M Abiker...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouais, c'est un con Abiker, ça me plaisait bien d'être un héros moi :-)
Bon, plus sérieusement, moi aussi, j'ai tiqué le jour où j'ai lu l'article. Puis je l'ai relu une 2e fois et je me suis dit qu'il pouvait bien penser ce qu'il veut, ça ne changera rien à ce que je suis. Je crois qu'il a fait une fixette sur le mot "héros" et qu'il a oublié qu'il y avait le mot "ordinaire" accolé. Le droit de réponse est nickel dans le fond, mais c'était peut-être pas la peine de s'emmerder à lui répondre. Je sais pas...

Antoine a dit…

Tu as raison... On peut toujours se poser la question de l'utilité de la réponse... car quand on est con... on est con! Mais dans ce cas précis, Damien fait partie de ces "héros" de la campagne, et son engagement quotidien pour que l'image perçue change, font qu'il ne pouvais pas ne pas réagir...

Anonyme a dit…

je suis mal placée pour juger du statut de héros ou pas, extraordinaire, ordinaire, or not, mais en tout cas je pense qu'on ne devient pas cancéreux par volonté de se battre et de montrer au reste du monde à quel point on est est courageux, et qu'on est un héros: c'est là je crois une grande différence: il y a parfois des héros malgré eux mais jamais des malades par courage...
et puis dans cette histoire personne ne parles des infirmières, des médecins, de la famille, des donneurs (et je dis pas ça pour moi! ;-)), des amis, etc qui restent autour du malade pour l'aider à s'en sortir... voilà c'était ma parole du dimanche matin au petit déjeuner, sous le soleil breton, pas malade et même en très grande forme!
bises

Romain a dit…

Salut mon ptit Antoine, je n'ai pas pris beaucoup le temps de participer à la vie de ton blog dernièrement, mais là j'ai 5 min et je trouve ton post juste et justifié.
Je n'ai lu ni l'article, ni le droit de réponse, mais m'en tenant à l'extrait que ton inclus dans ton post, j'ai un goût un peu amer dans la bouche.
Non content de réagir à l'appellation de "héros" des malades, j'ai même l'impression qu'Abiker cherche systématiquement à les rabaisser en en faisant des espèces de sous-personnes geignardes et qu'on traine comme des boulets, plus qu'autre chose.
On peut débattre de l'intérêt d'un droit de réponse, mais je ne pense pas qu'on puisse laisser s'installer dans l'inconscient collectif ce genre d'images.
Qui plus, si l'on peut discuter de la sémantique de la campagne ( que personnellement je trouve également appropriée), je ne vois pas l'intérêt de la violence des propos et des comparaisons de ce mec.
Enfin bon, comme le dit Antoine, il y a des cons partout, l'essentiel étant pour les structures se battant au côté des malades de continuer à se faire entendre...