10 novembre 2006

Double Main Gauche... le Retour???

Comme j'ai eu beaucoup de remarques avec ce mail... je me suis dit que cela valait le coup de le rééditer sur le blog (sans les commentaires, désolé)

"

Quand vos vieux démons vous rattrapent…

Bonjour à tous,

N’ayant toujours pas Internet à la maison, je ne peux encore rien mettre en ligne. Cependant que cela ne m’empêche pas de vous envoyer quelques news.

L’acclimatation à la région est, je dois le reconnaître, plus difficile que ce que j’avais imaginé. Gloucester est un pays de « rednecks », entendez par là que les habitants de ce county sont des ploucs, des bouseux, et tout autres expressions du genre… Ils sont ultra-conservateurs, très fermés aux étrangers (étranger, c’est comme dans Lucky Luke, c’est le gars qui n’est pas du patelin) et même entre eux il y a des querelles qui remontent à la guerre d’indépendance.

- Petit apparté : ici il y a un quartier qui s’appelle Guinea Road. Pour faire court les Guinéens doivent leur noms du temps de la guerre d’indépendance. Yorktown, qui se trouve face à Gloucester, les deux « villes » étant séparées l’une de l’autres par l’embouchure de la York River, était une place forte anglaise, sous le commandement de Sir Cornwally. Les français, très nombreux dans cette région (17 000 hommes), sous les ordres de La Fayette et de De Grasse établirent un siège maritime de Yorktown. Pour ne pas se faire bombarder par les anglais, ils mettaient le maximum de distance entre les batteries ennemies et leurs navires, soit le long des cotes de Gloucester. Comme vous le savez, plus le tir est lointain, plus la précision est hasardeuse. Si la plupart des boulets non seulement manquaient leur cible et tombaient à l’eau, d’autres en revanche atterrissaient sur la terre ferme. Les habitants de cette zone récupéraient ces boulets et allaient les revendre aux anglais pour le prix d’une guinée : d’où leur nom, les Guinéens. -

Ils ne sont pas très « open-minded », quand vous croyez que vous avez tissé un premier lien avec qq1, deux jours après, c’est tout juste si elle se souvient de vous. Après avoir m’être renseigné sur les us et coutumes locales, il s’avère que c’est typique des Gloucesteriens. J’espère que je ne vais pas mettre un an pour rencontrer des gens… sinon ça va être long, surtout l’hiver. Et croyez moi, ce n’est pas fautes d’essayer. Imaginez, je me suis même inscrit dans un centre de fitness avec piscine, jacuzzi, sauna… et je fais de la muscu 3 fois par semaine !!! (Indispensable pour tenter d’éliminer les calories avalées malgré moi) [Je vous ferais un « reportage sur la nourriture dans une autre newsletter]

Bon revenons en a nos moutons, mes vieux démons… je pourrais vous parler de la faune et de la flore locale, mais comme vous le savez probablement, ce n’est pas la partie qui m’a le plus captivé pendant mes années de biologie… non mes vieux démons, ou plutôt ma vieille Demonia est ma « maladresse » … ne me suis-je pas fait surnommé DLH (Double Left Hand) fut un temps ? Je croyais que je m’étais enfin débarrassée d’elle… mais non elle est revenue au grand galop pas plus tard que ce vendredi.

Toujours à la quête de nouvelles rencontres, je me suis rendu comme chaque WE, au Yorktown Pub de … Yorktown (Bien ! je vois qu’assis au fond de votre chaise vous suivez…). Or depuis jeudi soir, ici c’est la tempête… beaucoup de vent mais surtout beaucoup de pluie, d’éclairs, de tonnerre. Bref, je prends ma voiture, me tape les 15 miles (c’est le pub le plus proche de chez moi…), franchi le pont sur la York River, tourne a droite pour passer sur le pont et rejoindre la route qui longe la rivière et qui mène au pub, as usual. Arrivé au stop, grande marre, pas profonde… je passe, plus loin un deuxième, la encore ce n’est qu’une simple pellicule d’eau sur le goudron puis viens la troisième, qui plus est dans le noir, sous la pluie ressemble comme « deux gouttes d’eau » au deux premières. Voyant des voitures de l’autre coté, je ne me pose pas de questions et hop je m’engage… Erreur mon mignon, mais c’est déjà trop tard il faut que tu avances tu n’as plus le choix… tu pries pour que ta vague d’étrave crée une dépression suffisamment importante à l’arrière de ta voiture pour ne pas noyer le pot d’échappement… bon, eh bien, comme mes relations avec la religion sont quelque peu distendues depuis des années, ça n’a pas vraiment servi. Et hop me voila comme un con, coincé au milieu d’une marre énorme, sous un pont, dans le noir. Coup de klaxon deux âmes charitables qui travaillent dans le restaurant adjacent (le Riverwalk pour le citer) m’aident a sortir de l’eau mais la voiture ne veut plus démarrer. Je leur dis que je reviendrais, que je vais juste au concert du Yorktown. Mais ils m’ont dit qu’en raison de la tempête, de la montée des eaux, ils avaient fermé…Comme je n’ai pas encore de téléphone portable (pour appeler qui ? hein, je vous’l demande…), que je ne connais encore personne tant il est difficile de se faire des contacts dans ce trou paumé et que mon « manager » était injoignable pour cause de 14 ans du fiston… je me suis retrouvé dans la panade. Je me voyais déjà débourser $100 de taxi pour rentrer… ou dormir dans la voiture. Pour la première fois depuis mon arrivée en Virginie, le « charme français » a enfin agit et j’ai convaincu la jeune serveuse du restaurant qui m’avait déjà aidé à sortir de l’eau, de me trouver quelqu’un pour me ramener. Etant plutôt mignonne, fait relativement rare ici, j’aurais aimé que ce soit elle, mais non j’ai eu le droit au directeur de l’établissement qui a gentiment accepté de faire un détour de 30 miles (45km) pour rentrer chez lui. Je pense que pour le remercier, je vais lui apporter 1kg de sel de Guérande… on ne sais jamais il peut être intéressé par la suite. Pour la serveuse… ben j’essaierai de repasser et lui donner des échantillons de produits cosmétiques… c’est peut être une bonne approche, non ?

Pour finir mon histoire, samedi matin, j’ai réussi à joindre JJJ, mon boss, je lui ai expliqué la situation, il est venu me chercher, m’a conduit à Yorktown où j’ai pu récupérer ma (sa) voiture. Elle a bien craché un peu d’eau au départ, comme un noyé, mais elle a accepté de redémarrer, ouf ! A priori tout fonctionne dans la voiture, il n’y a pas de dégâts. Sauf que je n’avait pas encore regardé du coté droit de la voiture, par terre… Il y avait gentiment 1 cm d’eau à l’avant et à l’arrière. Je n’ai pas compris tout de suite d’où l’eau avait pu provenir, car la première chose que j’ai regardée justement quand j’étais coincé dans l’eau, c’est l’étanchéité des portes et, de ce coté là il n’y avait pas de problème. Du coup j’ai passé mon samedi après-midi, entre 2 orages, à éponger et à tenter de sécher tant bien que mal (et plutôt mal que bien d’ailleurs vu l’humidité ambiante ici) la carpette. Ce faisant, j’ai entrepris de démonter la garniture pour soulever au maximum la moquette - là, je vois les mauvaises langues qui vont dire « il va jamais savoir la remonter », mais non, je suis un peu plus bricoleur que ça quand même – et bien le saviez vous, mais il y a des bouchons en plastique mou sous la moquette. Et l’eau a du rentrer par là car je ne vois pas comment expliquer sa présence autrement. Maintenant, je roule chauffage à fond sur les pieds, fenêtres ouvertes pour aérer le tout et essayer d’assécher rapidement cette moquette… sinon ça va puer le fénec.

Bon, si vous n’en avez pas marre de me lire… je continue… Non je rigole, il faut tout de même que j’en garde pour les prochaines fois.

Si les gens se sentent d’écrire manuellement en plus des e-mails voici mon adresse… je me ferais un plaisir de vous répondre… (Ca permet d’avoir autre chose que des factures dans la BAL :-D

Bises

"

Aucun commentaire: